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L'Algérie préoccupée par la présence d’un sous-marin nucléaire français lors d'exercices conjoints avec le Maroc
La présence d’un sous-marin nucléaire français au début du mois d’octobre lors d’exercices militaires entre Paris et Rabat, à proximité des îles Canaries, a provoqué l’inquiétude de l’Algérie. Ces manœuvres, qui renforcent la coopération stratégique entre la France et le Maroc, interviennent à un moment où les relations entre Alger et son voisin sont déjà très tendues.
La coopération militaire entre le Maroc et la France, qui s’étend désormais à des opérations impliquant des sous-marins nucléaires, inquiète en Algérie puisque le pays perçoit ces rapprochements comme une menace à sa position de principale force militaire régionale.
«Chaque acquisition ou renforcement militaire du Maroc est observé avec méfiance», rapportent des sources proches du gouvernement algérien.
Malgré la supériorité navale de l’Algérie en Afrique – avec une flotte de 213 unités, comme l’évoque le site spécialisé Global Fire Power, cette nouvelle dynamique militaire entre Rabat et Paris est vue comme un rééquilibrage stratégique. Alger, qui entretient par ailleurs des liens étroits avec Moscou, redoute également que ce partenariat militaire ne renforce encore plus son isolement en Méditerranée.
Un contexte régional déjà tendu
Depuis la rupture de leurs relations diplomatiques en 2021, le Maroc et l'Algérie multiplient les provocations. Alger a récemment introduit des visas pour les ressortissants marocains. Rabat, de son côté, tente de renforcer ses alliances avec des pays qui soutiennent le plan d’autonomie marocain pour le Sahara afin d'isoler les efforts algériens de faire reconnaitre la souveraineté du Sahara Occidental, un plan débattu par les Nations Unies depuis plusieurs décennies. Si la coopération militaire entre la France et le Maroc est déjà ancienne, elle pourrait prendre une nouvelle dimension avec l’introduction d’un sous-marin nucléaire dans leurs exercices conjoints, et pousser d’autre pays de la région comme la Tunisie ou la Libye à revoir leurs partenariats et stratégies sécuritaires.