Abonné Décryptage Le Parti de Dieu, puissant allié de l’Iran, qui en quatre décennies avait réussi à phagocyter l’Etat libanais, est décapité et décimé par le pilonnage d’Israël sur tout le pays. Le Hezbollah est orphelin. Il a perdu son chef, sa boussole depuis trente-deux ans. Presque un an après avoir déclenché la « guerre de solidarité » avec Gaza contre Israël, Hassan Nasrallah a été tué dans le bombardement du quartier général du Parti de Dieu à Dahieh, au sud de Beyrouth. Après l’opération des bipeurs et des talkies-walkies, les 17 et 18 septembre, et la sidération qu’elle a provoquée, l’armée israélienne a infligé au parti aussi secret qu’un service de renseignement l’humiliation suprême : identifier la cachette de son dirigeant, qui vivait sous terre depuis la guerre du Liban de 2006, puis l’anéantir. Après la mort de Fouad Chokr, chef militaire du Hezbollah, et celle d’Ismaël Haniyeh, chef politique du Hamas, dans un des lieux les mieux gardés de Téhéran – une résidence sécurisée réservée aux vétérans des gardiens de la révolution –, le message, adressé aux Iraniens et à leurs auxiliaires régionaux, leurs « proxys », est clair : « Aucun ennemi ne peut nous échapper. Nous avons infiltré vos cercles les plus intimes et continuerons de le faire. » Hachem Safieddine, probable successeur de Nasrallah – tandis que Naïm Qassem exerce l’intérim –, est aussi terne que le défunt chef était charismatique. Je l’ai croisé à Dahieh, lors d’un enterrement où il prononçait l’oraison funèbre de trois personnalités du Parti de Dieu et d’un enfant qui avaient perdu la vie dans l’explosion de bipeurs. Malgré son étonnant pedigree – cousin de Nasrallah et beau-père de la fille de Qassem Soleimani, le gé… Vous voulez lire la suite de cet article ? S’abonner permet de consulter tous les articles. Et pas que : vous pouvez les commenter et les offrir à vos proches. Exclu : 1€
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