Les négociations ont officiellement commencé entre la Compagnie des chemins de fer nationaux du Canada (CN) et les syndicats représentant près de 3600 travailleurs ferroviaires à travers le pays, alors que la convention collective actuelle arrive à échéance le 31 décembre, a annoncé le syndicat Unifor samedi matin.
La bonification des salaires, des avantages sociaux, des régimes de retraite ainsi que la protection du droit exclusif au travail sont parmi les priorités dont devra répondre la partie patronale, a indiqué Unifor.
«Nos membres qui travaillent pour le CN vont au-delà de leur devoir pour assurer le fonctionnement des trains et le transport des marchandises partout au pays, a déclaré dans le communiqué la présidente nationale d’Unifor, Lana Payne. Nous nous attendons à faire des gains importants pour les travailleuses et travailleurs ferroviaires lors de cette ronde de négociations.»
La section locale 100 et le Conseil 4000 d’Unifor, qui représentent l’ensemble des employés concernés par ces négociations, souhaitent également protéger l’emploi de leurs membres «à une époque où les progrès technologiques menacent d’éliminer des emplois».
Ces négociations ont lieu dans un contexte où le CN a dû réviser à la baisse ses prévisions de bénéfices pour 2024, alors qu’un arrêt de travail avait paralysé ses opérations en août dernier. Face à des négociations contractuelles vouées à l’échec, le CN et le Canadien Pacifique Kansas City (CPKC) avaient alors mis en lock-out plus de 9000 de leurs travailleurs.
Unifor demande la conciliation
Unifor a déposé vendredi une demande de conciliation avec le CN afin de faire avancer les discussions entre les parties.
Pour cause, le syndicat a expliqué dans un communiqué que la partie patronale «a compliqué la situation» en annonçant son intention de mettre à pied au moins 65 membres d’Unifor.
De son côté, le CN soutient que ces mises à pied sont liées à un ajustement de ses effectifs en fonction des volumes transportés par ses trains. La compagnie ferroviaire affirme qu’elle accueillera d’abord les employés mis à pied lorsque les volumes augmenteront.
«Ces mises à pied temporaires n’ont rien à voir avec les négociations avec Unifor et aucun plan de réduction des effectifs n’est en cours, explique la conseillère Relations Médias du CN, Michelle Hannan. Les mises à pied temporaires qui apportent des ajustements mineurs à l’effectif du CN en fonction des volumes font partie des conventions collectives.»
Le CN explique être «déçu qu’Unifor dépose l’avis de différend si tôt dans le processus» de négociation, mais qu’il reste déterminé à conclure avec le syndicat des ententes négociées qui sont «bonnes pour les membres du personnel, les clients et l’économie».
Une année tumultueuse pour le CN
En août, le Conseil canadien des relations industrielles (CCRI) a ordonné aux deux principales compagnies de chemin de fer du pays, le CN et le CNKC, de reprendre leurs activités et aux employés représentés par un autre syndicat, les Teamsters, de retourner à leur poste jusqu’à ce qu’un arbitrage exécutoire puisse produire de nouveaux contrats.
Une directive avait été rendue par le ministre fédéral du Travail, Steven MacKinnon, à la suite du lock-out déclenché pour 9300 cheminots du CN et du CPKC.
Teamsters Canada a décidé d’en appeler de la décision, affirmant que l’imposition d’un arbitrage exécutoire créait un précédent dangereux.
Aucun représentant d’Unifor n’était disponible avant mardi prochain pour répondre aux questions de La Presse canadienne.
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