Si en Europe, c'est l’hécatombe, aux États-Unis ce n’est pas beaucoup plus simple. Le fabricant de panneaux solaires Illuminate USA a lancé au printemps sa production dans sa nouvelle usine de l’Ohio, mais beaucoup d’entreprises américaines suspendent leur projet.

Car malgré des droits de douane exorbitants, l’importation de produits chinois n’a pas vraiment été contenue. Pour éviter que le manque de modules et de cellules photovoltaïques ne limite l’essor de la chaîne de production (et ne mette à mal la baisse de ses émissions de CO2), le pays a autorisé un moratoire de deux ans sur les mesures anti-dumping et anti-contournement douanier visant plusieurs pays asiatiques.

Dépendance à la Chine

Ils sont pourtant ostensiblement liés à des producteurs chinois. Selon une étude de SP Market Intelligence du début de l’année, quatre pays sont depuis deux ans à l’origine de 84% des importations de modules solaires aux États-Unis : le Cambodge, la Malaisie, la Thaïlande et le Vietnam. Un flot près de dix fois supérieur au volume importé il y a encore cinq ans.

Par ailleurs, motivés par les difficultés d’exportation et attirés par les généreux crédits d’impôt de l’IRA, les Chinois s’implantent sur place : Runergy construit une unité en Alabama ; Jinko Solar et Ja Solar s’installent respectivement à Jacksonville, en Floride, et à Phoenix Arizona ; tandis que Trina ouvre cette année, pour une mise initiale de 200 millions, une unité à Wilmer, au Texas, qui devrait créer 1 500 emplois. Et ces industriels sont bien plus expérimentés dans le montage des chaînes de production. De quoi refroidir les investisseurs américains, alors que les installateurs subissent eux-mêmes une période de recul de la demande.

Vous lisez un article de L'Usine Nouvelle 3734 - Septembre 2024
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