Oser aller au resto avec de nouveaux visages

Oser aller au resto avec de nouveaux visages

Ce texte fait partie du cahier spécial Plaisirs

Une table, cinq inconnus autour d’un repas : c’est ce que propose la nouvelle application Timeleft.

Qu’ont en commun une préposée aux sous-titres, une courtière en immobilier, un informaticien, un gestionnaire de bâtiment, un traducteur et l’autrice de ces lignes ? Ils ont tous eu l’audace de s’inscrire sur la plateforme et de laisser le hasard (et l’algorithme) faire le reste.

Timeleft a pris plusieurs formes depuis sa création en 2020. Mais c’est en 2022 qu’elle a commencé à réunir des inconnus autour d’un repas, d’abord à Lisbonne, et qu’elle s’est ensuite étalée à plus de 200 villes, dont Montréal, et plus de 50 pays.

Son utilisation est simple : on entre son courriel, et l’on répond à quelques questions. « Vous préférez le cinéma d’auteur ou les blockbusters ? » et « Quelle importance accordez-vous à l’humour ? » font partie de la trentaine de sujets servant à l’algorithme pour jumeler les individus autour d’une même table.

Le lieu n’est divulgué que le matin du jour J, tout comme quelques informations au sujet des autres inconnus qui se joignent au souper : profession, nationalité, signe astrologique. Le reste est laissé à la surprise, au moment où on arrive sur place. Cette fois-ci, le repas se tenait au Virunga, rue Rachel Est, sur le Plateau-Mont-Royal.

L’application compte une quarantaine de restaurants répartis dans l’arrondissement du Sud-Ouest, de Ville-Marie et du Plateau-Mont-Royal, explique Maxime Barbier, p.-d.g. et cofondateur de Timeleft. Montréal est pour l’instant la seule ville québécoise où l’expérience est proposée, mais l’entreprise prévoit d’étendre prochainement ses services à Québec et à Laval.

Les lieux sont entre autres choisis en fonction de leurs évaluations, de l’atmosphère et de la diversité culinaire qu’on y trouve. « Ce qu’on veut, c’est créer une bonne ambiance propice pour que les gens discutent. Ce ne sont pas des restaurants trop chics ou trop bruyants », explique Maxime Barbier. En s’inscrivant, les participants peuvent d’ailleurs préciser leurs préférences alimentaires et peuvent noter l’établissement à la fin de leur expérience.

Briser la glace

Une introvertie désireuse de sortir de sa zone de confort, un trentenaire qui souhaite « récupérer les aptitudes sociales perdues durant la pandémie », une courtière qui veut élargir son réseau, un Français qui recherche des compagnons pour partager un repas et des boissons en semaine… Toutes les raisons semblent bonnes pour rencontrer de nouvelles personnes. Un autre, plus âgé, qui en est à sa troisième participation, explique qu’il espère retrouver la spontanéité disparue avec l’utilisation des cellulaires. « Dans la vie, tout est réglé au quart de tour. Mais là, on se lance dans le vide, on discute et on est soi-même, décrit le quinquagénaire. Dans ma vingtaine, c’est comme ça qu’on rencontrait des gens. »

Maxime Barbier est d’ailleurs catégorique : Timeleft n’est pas un outil de rencontres amoureuses à proprement parler. « Malheureusement, pour la plupart des gens, le seul moyen de créer des liens, c’est d’avoir recours aux applications de rencontres, mais ce n’est pas très efficace pour former des amitiés, relate le cofondateur de la plateforme. Nous, on ne demande pas ce que les utilisateurs cherchent, on veut qu’ils soient ouverts. Donc, quand ils arrivent à table, peut-être qu’ils trouveront l’amour, peut-être pas. Peut-être qu’ils trouveront un ami. Au moins, ils ne sont pas déçus parce qu’ils n’auront pas d’attentes. »

Trois hommes, trois femmes, deux extravertis et quatre introvertis… « On s’est rendu compte qu’il y a plein de choses qui favorisent un bon dîner et on a inclus ça dans l’algorithme », détaille Maxime Barbier.

Autour d’une table du Virunga, les discussions vont de bon train aussitôt le premier contact établi. Au fur et à mesure que la soirée avance, les langues se délient, même celles des plus timides, pour une ambiance qui ressemble à celle qu’on peut retrouver lors d’un repas convivial entre collègues.

Terminer la soirée en groupe

Vers la fin du repas, Timeleft propose aux participants de poursuivre la discussion dans une ambiance plus festive, avec tous ceux qui ont pris part à des rencontres dans une même zone géographique.

Une trentaine de personnes de tout âge et de tous horizons se retrouvent maintenant dans un bar, la barrière de la timidité en moins, déjà franchie plus tôt dans la soirée. Un homme originaire de Washington qui s’est inscrit pour créer des liens durant son séjour à Montréal essaie de retenir les couche-tôt. Il compte d’ailleurs répéter l’expérience, une fois de retour dans sa ville natale.

Si l’application propose un « match » aux participants qui désirent rester en contact, plusieurs n’attendent pas d’avoir accès à cette option et s’échangent d’ores et déjà leurs numéros de téléphone et informations sur les réseaux sociaux. Se reverront-ils ? Très probablement.

Pour en faire l’expérience, visitez timeleft.com/fr.

Ce contenu a été produit par l’équipe des publications spéciales du Devoir, relevant du marketing. La rédaction du Devoir n’y a pas pris part.

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