Les pilotes de chasse soviétiques les plus efficaces de ce conflit n’avaient auparavant eu aucune expérience sérieuse du combat. Ils avaient brièvement combattu les Allemands et les Japonais et n’avaient pas remporté la moindre victoire aérienne au cours de ces batailles.
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Deux pilotes soviétiques se disputent le titre de meilleur as de la guerre de Corée de 1950-1953. Lors de ce conflit, l’URSS s’est rangée du côté de la Corée du Nord, tandis que les Américains soutenaient la Corée du Sud.
Evgueni Pepeliaïev et Nikolaï Soutiaguine ont laissé loin derrière eux les as américains et coréens. Il est cependant difficile de dire qui est le meilleur des deux : Soutiaguine a abattu 22 avions ennemis, Pepeliaïev, selon différentes données – 20 ou 23. Quant à l’as américain n°1 Joseph McConnell, il n’a remporté que 16 victoires aériennes.
Il est intéressant de noter que, pendant les guerres contre l’Allemagne nazie et le Japon, les futurs as « à réacteur » n’avaient pas abattu un seul avion. C’est pourquoi ils étaient impatients de faire leurs preuves en Corée.
Pepeliaïev
Evgueni Pepeliaïev
Photo d'archiveSon service commence en 1938 en Extrême-Orient. Après l’attaque de l’Allemagne nazie contre l’URSS, il passe un certain temps au front, puis revient dans ces confins du pays.
Au début de la guerre soviéto-japonaise, Pepeliaïev est devenu commandant adjoint d’un régiment aérien. Au cours de ce conflit, il a effectué 20 sorties de combat, détruit une locomotive à vapeur ennemie et coulé un bateau.
Pendant la guerre de Corée, le pilote a ensuite commandé le 196e régiment de la 324e division de chasseurs aériens, sous la direction d’Ivan Kojedoub, l’as le plus efficace de la coalition anti-hitlérienne.
« Avant notre arrivée, les pilotes américains, ne rencontrant pas de véritable résistance dans les airs, ne se contentaient pas de tirer sur les voitures sur les routes, mais chassaient même des Coréens ou des Chinois seuls. En deux mois, nous avons éliminé leur domination dans les airs. Ils ont commencé à apparaître sporadiquement, au lieu de rester dans le ciel 24 heures sur 24 », a assuré Pepeliaïev.
Le futur as a remporté sa première victoire aérienne le 20 mai 1951. Au cours d’une bataille de grande envergure impliquant des dizaines d’avions, il a percuté la queue d’un chasseur américain F-86 Sabre à bord de son Mig-15bis et l’a abattu.
Par la suite, son nombre de victoires n’a cessé d’augmenter. En cinq sorties de combat environ, il a abattu un avion à chaque fois, ce qui est considéré comme une excellente performance. En l’espace de trois semaines, en novembre 1951, il a détruit pas moins de six chasseurs américains.
L’un des « Sabres » abattus par Pepeliaïev reposait sur le « ventre » au bord de la mer Jaune. Il a alors été capturé et emmené à Moscou, où il a fait l’objet d’une étude approfondie. « Cette victoire a été officiellement attribuée au pilote du 176e régiment aérien de la Garde, le major K.Y. Cheberstov », regrettera-t-il plus tard.
Le 22 avril 1952, Pepeliaïev a reçu le titre de Héros de l’Union soviétique. Or, Kojedoub avait proposé que lui soit remis un double titre de Héros. « Cependant, à notre retour de Corée, la 324e division aérienne a été transférée de l’Armée de l’air à la Défense aérienne du pays. Les chefs de cette même Défense aérienne, protégeant leurs ambitions, ont mis tous ces documents sous la table... », a néanmoins témoigné l’as.
Soutiaguine
Nikolaï Soutiaguine
Photo d'archiveComme son célèbre collègue, Nikolaï Soutiaguine a servi presque toute la Seconde Guerre mondiale en Extrême-Orient. Pendant le conflit armé contre le Japon, il a effectué 13 sorties de combat, principalement pour reconnaître les aérodromes ennemis.
Dans le cadre de la guerre de Corée, le pilote a servi dans le 17e régiment de la 303e division d’aviation de chasse. C’est lui qui a ouvert le compte de combat de son régiment aérien en abattant un Sabre le 19 juin 1951.
Soutiaguine et son coéquipier ont alors poursuivi un duo de chasseurs américains. Ceux-ci ont tenté de s’échapper en plongeant et en manœuvrant, mais les pilotes soviétiques ne les ont pas lâchés, réduisant inexorablement la distance.
« En relâchant les freins, nous avons suivi le F-86 à un angle de 70-75° vers la mer, où nos poursuivants tentaient de se rendre. En approchant à une distance de 150 à 200 mètres, j’ai ouvert le feu sur le Sabre de l’ailier et l’ai abattu », a narré le pilote
En un peu plus d’un mois, Soutiaguine a abattu quatre autres avions ennemis, devenant ainsi l’as de sa division aérienne. Dès octobre 1951, il a reçu le titre de Héros de l’Union soviétique.
Nikolaï a été rappelé chez lui en 1952. Il est ensuite retourné en Asie en 1970 en tant que conseiller militaire principal pour l’aviation en République démocratique du Viêt Nam. L’as soviétique a alors apporté une aide précieuse à l’Armée de l’air nord-vietnamienne dans sa lutte contre ses homologues américains.
Dans cet autre article, découvrez le «Miracle sur la Neva», ou comment des pilotes soviétiques ont atterri en plein centre de Leningrad.
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